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Paris : exposition du peintre Edi HILA, du 13 décembre au 1er février
lundi 23 décembre 2013 par en , Evelyne Noygues
JGM.Galerie accueille la deuxième exposition personnelle de l’artiste albanais Edi HILA, du 13 décembre au 1er février 2014, 79, rue du Temple - 75003 Paris.
Pour sa nouvelle exposition intitulée Penthouse, l’artiste présente une nouvelle série de peintures réalisées à Paris cet automne durant sa résidence à l’Espace des Récollets.
Figure majeure de la scène balkanique, Edi HILA témoigne depuis plus de vingt ans des profonds changements vécus par les sociétés postcommunistes européennes. Ayant refusé d’émigrer vers un pays économiquement plus riche, Edi HILA vit à Tirana où il développe un travail de réflexion sur la nature transitoire de l’histoire albanaise (frontière naturelle entre occident et orient) et sur la position de la peinture albanaise dans l’histoire de l’art méditerranéenne.
Les séries les plus récentes de l’artiste ont mis l’accent sur l’environnement urbain et plus particulièrement sur l’architecture qui est le lieu d’expression privilégié d’une identité albanaise aussi complexe qu’inattendue. Le climat psychologique et l’héritage culturel de son pays sont matérialisés dans des scènes de rue ou à travers des architectures fantomatiques. Le traitement pictural d’Edi Hila leur donne un caractère mystérieux, presque surnaturel. Dans ses peintures, le spectacle du quotidien semble se dérouler dans un décor de science-fiction.
Penthouse 1, 2013, huile sur toile, 120X102 cm
L’exposition Penthouse
Pour cette exposition, Edi Hila a réalisé un ensemble de sept peintures selon un programme très clairement défini : un immeuble est systématiquement représenté de face ou en léger trois-quarts, le cadrage est très resserré. Les deux-tiers du bas de l’immeuble sont intégralement murés tandis que sa partie supérieure est coiffée d’un étage où se concentre toute l’ornementation.
A première vue, ces architectures utopiques semblent mêler très librement des références à l’architecture moderniste et vernaculaire. Mais l’étage supérieur, le « penthouse », qui focalise presque toute l’attention, est en réalité directement inspiré de maisons dont l’ostentation souligne la volonté de leur propriétaire de se singulariser et d’affirmer un certain statut social.
A travers ces immeubles monolithiques, absurdes et repliés sur eux-mêmes, Edi Hila s’intéresse à la psychologie des individus, aux références culturelles et à l’environnement social qui leur est sous-jacents. L’artiste pose un regard à la fois ironique et bienveillant sur nos quêtes identitaires et nos besoins de reconnaissance.
Edi Hila est né à Shkodër, en Albanie, en 1944. Depuis 1991, il enseigne la peinture à l’Académie des Arts de Tirana (où il a formé des artistes comme Adrian Paci et Anri Sala). Il a participé à de nombreuses expositions internationales dont la Biennale de Venise (1999), After the Wall au Moderna Museet à Stockholm (1999), au Hamburger Bahnhof à Berlin et au Ludwig Museum à Budapest (2000), Blood and Honey – The Future’s Balkan curatée par Harald Szeeman au Essl Museum à Vienne (2003) ou encore la Biennale de Liverpool (2010).
Ses œuvres ont récemment rejoint les collections du Musée national d’art Moderne Centre Pompidou, du FRAC Pays de la Loire et du Fonds Municipal de la ville de Paris. Actuellement Edi HILA c’est lauréat du programme de résidences internationales Ville de Paris - Institut français aux Récollets »
Interview d’Edi HILA
E.N. : Depuis combien de temps êtes-vous à Paris ? Pourquoi avoir choisi de séjourner dans la capitale française ?
Edi HILA : Je suis à Paris depuis octobre 2013. A l’initiative de la direction des affaires culturelles des relations internationales de la Mairie de Paris (75010), je suis invité à résider pendant 3 mois au Centre International d’accueil et d’échanges des Récollets, destiné aux artistes et écrivains étrangers confirmés.
E.N. : Qu’est-ce qui vous préoccupe particulièrement dans le monde d’aujourd’hui ?
(E.H.) : C’est une question très vaste… Je dirais que ce qui me préoccupe dans le monde d’aujourd’hui, ou plus exactement à l’époque où nous vivons, c’est justement la notion du temps qui passe. Non seulement au niveau personnel, en avançant en âge, avec ce qui j’ai pu réaliser tout au long de ma vie…. mais aussi, de manière plus marquante, avec la situation en Albanie et le rythme de son développement, les retards sans justifications pris pour dépasser des crises à répétition. Ne sommes-nous pas tous membres à part entière de la même société ? Aussi son évolution, pour le meilleur ou pour le pire, nous touche-t-elle tous dans nos vies personnelles….
E.N. : Comment se passe le processus de création pour vous ?
(E.H.) : Quand on est plongé dans la création artistique et quand on réfléchit sérieusement à ce sujet... chaque minute correspond à un sacrifice surtout quand on vit dans un pays comme le mien qui n’a pas encore conçu les conditions et les moyens nécessaires pour aider à une création de qualité.
E.N. : Pourquoi avez-vous choisi de vous exprimer par la peinture ?
(E.H) : C’est arrivé tout naturellement très tôt. Au début comme une envie et un rêve pour devenir un artiste. Plus tard par la formation et l’expérience. Il n’y a rien de mieux que l’art, et la peinture en ce qui me concerne, pour exprimer ce que je pense qu’il faut absolument dire.
E.N. : Quels sont les motifs d’inquiétude qui peuvent accompagner l’acte de création dans vos oeuvres ?
(E.H.) : A dire vrai, ce processus de création s’étale sur deux périodes qui ont une place particulièrement importante dans l’histoire de l’Albanie ; à savoir le socialisme et le capitalisme. Et le travail de création au sein de ces deux systèmes représente une grande expérience pour moi. Cela m’a aidé à voir plus clair dans ma démarche en tant qu’artiste : j’ai pu m’exprimer comme je voulais au moment où j’avais enfin la possibilité de choisir en toute liberté.
Ma peinture prend sa source dans une réalité très complexe, à la fois politique, sociale, etc. Elle ne pourrait pas être sincère en faisant abstraction de ce contexte. La société albanaise vit des moments de transition difficiles. Cela représente en même temps une source de problèmes et de situations qui se déroulent sur un arrière plan particulièrement expressif et chargé d’une forte charge émotionnelle. C’est pour cela que je me suis plongé dans la découverte et l’analyse de ces facteurs, en m’attachant à les traduire au moyen d’une expression artistique pour créer un art dont le socle conduit vers la vérité.
E.N. : Quelle influence a pu avoir le courant du réalisme socialisme sur vos œuvres ? De quelle manière ?
(E.H.) : A vrai dire, ça n’a et n’a jamais eu aucun sens pour moi, si ce n’est que ce courant a été la cause de brimades et de retards dans la formation artistique que j’ai suivie. Le réalisme socialisme est un procédé mensongé qui s’est servi de l’Art pour travestir une réalité qu’il avait lui-même enfantée. Le régime a aussi cherché à ce que je dénature cette réalité dans mes oeuvres... Une aberration. Il a tenté d’influencer mon travail sans y arriver.
Interview : Evelyne Noygues@2013
Quelques mots sur l’artiste
Edi HILA est né à Shkodër, en Albanie, en 1944. Depuis 1991, il enseigne la peinture à l’Académie des Arts de Tirana (où il a formé des artistes comme Adrian Paci et Anri Sala). Il a participé à de nombreuses expositions internationales dont la Biennale de Venise (1999), After the Wall au Moderna Museet à Stockholm (1999), au Hamburger Bahnhof à Berlin et au Ludwig Museum à Budapest (2000), Blood and Honey – The Future’s Balkan curatée par Harald Szeeman au Essl Museum à Vienne (2003) ou encore la Biennale de Liverpool (2010).
Ses œuvres ont récemment rejoint les collections du Musée national d’art Moderne Centre Pompidou, du FRAC Pays de la Loire et du Fonds Municipal de la ville de Paris. Actuelement Edi HILA c’est lauréat du programme de résidences internationales Ville de Paris - Institut français aux Récollets.
Lieu d’accueil pour artistes et chercheurs du monde entier depuis sa rénovation, le Couvent des Récollets, bâtiment historique situé au cœur de Paris en bordure du canal Saint- Martin, a accueilli plus de 180 artistes et auteurs, venus de plus de 80 pays, en résidence depuis la création du programme en 2003.
Le dossier de presse de l’exposition disponible sur demande auprès de : presse@jgmgalerie.com
Plus d’information sur l’exposition d’Edi HILA à la galerie JMG
Egalement sur ce site :
une interview d’Adrian Paci
deux expositions d’Anri Sala à Vlora : Arena et Missing Landscape
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