Photographie : "Les Albanais de France" par Roland TASHO

La préface d’Ylljet Aliçka, Ambassadeur d’Albanie en France

Plutôt que recherchée, l’intégration des Albanais en France s’est faite naturellement, sans affaiblir leur dignité.

Si je résume en une phrase la valeur du travail du photographe Roland Tasho, je dirais que le leitmotiv de cet album est la compréhension et la découverte de manière réelle et sincère de l’intégration avec dignité des Albanais en France, lesquels se sont affirmés tout en restant fidèles à leur origine albanaise.

Roland Tasho s’inspire du sentiment patriotique à l’égard de ses compatriotes, et grâce à sa longue expérience et aux projets similaires dans d’autres pays, il a réussi à découvrir avec réalité et sincérité les Albanais en émigration.

Il essaie de donne une réponse au manque d’information sur les Albanais, de mieux les comprendre pour les rendre plus présents non seulement aux yeux des Français mais aussi pour nous, ses compatriotes en Albanie.

Ses photos montrent la variété des destins humains : d’abord les Albanais des générations les plus anciennes qui ont émigré à la recherche d’unevie spirituelle et matérielle meilleure, ensuite les intellectuels, les médecins, les professeurs et les ingénieurs (la France est le pays qui a accueilli le plus grand nombre d’intellectuels albanais exerçant leur profession), et enfin des personnalités telles que Kadare, Preljocaj, Inva Mula, Tedi Papavrami, qui révèlent, au niveau international, l’identité et la dignité albanaises renouvelées et en même temps représentent la culture française à travers le monde.

La préface de Maryse Daviet, Ambassadeur de France en Albanie

Mon collègue et ami Ylljet Aliçka rend à Roland Tasho un juste hommage auquel je veux m’associer : le livre magnifique de photographies qui nous est présenté met en lumière la singularité et la diversité de la communauté albanaise en France.

Il a bien résumé les valeurs - dignité, fidélité, fierté, identité - symbolisées dans le drapeau albanais flamboyant, héraldique, hérité de Skanderbeg, qui unissent les Albanais au-delà de la diversité de leur parcours.

La présence albanaise en France n’est pas simplement comparable à tout autre, elle n’est pas le fruit de conquêtes et n’est pas due aux hasards de l’Histoire ni à une simple proximité géographique. Les Albanais ont choisi la France par désir d’évoluer dans un pays ou la culture prend un sens particulier. Ils ont quitté l’Albanie au début du XXème siècle, entre les deux guerres comme le fit l’admirable Jusuf Vrioni, ils ont fui l’occupation et se sont engagés dans les FFL comme le père de Liria Begeja, la dictature communiste comme les parents d’Angelin et Catherine Preljocaj, ou plus tard comme Tedi Papavrami et ses parents en 1986 ou Elena et Ismail Kadaré en 1990....